“Anivunga”, c’est le nom de notre premier voilier hauturier.

“Anivunga”, en langue inuit, la langue de esquimaux, c’est: “je nais, je viens au monde…” ( un mot trouvé dans l’ouvrage de Jean Malaurie, écrivain-explorateur des pôles, dans son livre “Ultima Thulé”).

Oui, ce fût une longue gestation que l’on peut chiffrer en années.
dans les années 80-90, le must des croiseurs hauturiers était le dériveur intégral, c.à.d un voilier sans quille mais avec une dérive mobile et le lest dans le fonds du bateau. Les Rolls de ce type de bateaux étaient les Passoa, plus particulièrement les 47 pieds de longueur (soit un peu plus que 14 mètres) construits par le chantier Garcia à Condé-sur-Noireau, dans le bocage normand.

Le prix “barre en main” (c.à.d fini prêt à naviguer) avoisinait celui d’une demi-douzaine de Rolls , autrement dit une folie inaccessible.
Mais rien n’est impossible quand la passion est là….
Fin 1989, le contrat fût scellé d’une poignée de mains avec les 2 frères Jean-Louis et Jean-Pierre Garcia pour la fabrication d’une coque entièrement finie, un vrai bijou:

L’été 1990, nous l’avons passé en famille , au camping de Condé, pour poser toutes les fermetures (hublots, capots, porte) et appliquer les premières couches de peinture pour qu’Anivunga puisse être stocké à l’extérieur .
Le mois d’août étant le mois sacré des vacances et preuve de la confiance (ou de l’inconscience) des Garcia, ils sont tous partis en nous laissant les clés de l’usine!

une sacrée équipe!

Puis, en automne 1990, vint le transport à travers la France jusqu’à Veigy (Haute-Savoie) à 2 pas d’Athenaz (Suisse) où nous habitions: une opération délicate car ce type de convoi ne peut pas emprunter les autoroutes. Il faut donc traverser les agglomérations avec escorte policière pour accompagner le bébé de 4,3 mètres de large!

Le parking pour 3 ans, dans la cour de la ferme à côté du silo.

Le premier hiver fût consacré à la pose de l’isolation, un travail fastidieux mais indispensable car l’aluminium est un très bon conducteur de chaleur.

Sans compter les “cogitations” diurnes et nocturnes, il a fallu environ au moins 3000 heures, en 3 ans, pour terminer les aménagements intérieurs et, pour finir, sabler le champagne!

Et voilà:

La fête, en été 1993, avant le transport par la route pour Saint-Malo, plus précisement au chantier Yacht Services des 2 Gaetans (père et fils). Il est situé à La Richardais, dans La Rance, juste derrière l’usine marémotrice.

Là-bas, Anivunga reçut les couches de peinture de finition à appliquer à l’intérieur du chantier et les compléments d’une installation électrique compliquée.

Puis en février 1994, Anivunga reçut son mât et ses voiles, confectionnées et installées par Victor Tonnerre, le gréeur et voilier d’Eric Tabarly. Puis la mise à l’eau et enfin, suprême récompense, le certificat d’homologation délivré par J.L. Garcia, le patron du chantier, considérant ainsi le bateau digne des standards de la marque.

Anivunga à l’échouage, marée basse, à La Richardais……
….et à Puerto Mogan, île de la Grande Canarie
Fermer le menu